Jérusalem, de notre correspondant.
De mémoire d'Israélien, jamais chef d'Etat n'avait ainsi désavoué son Premier ministre. Le président Ezer Weizman n'a plus confiance en Benyamin Netanyahou et souhaite sinon son départ, au moins la tenue d'élections anticipées. Il ne se contente plus de le susurrer à l'oreille de ses hôtes étrangers, il le dit publiquement, d'un entretien à l'autre.
Ses concitoyens n'en reviennent pas. Contrairement à ses prédécesseurs, qui exerçaient un rôle essentiellement honorifique, Ezer Weizman intervient directement dans le débat politique. Outrepassant largement le peu de pouvoir que les textes lui accordent, il se livre depuis lundi à une véritable offensive contre Benyamin Netanyahou. Cet ancien pilote de chasse, âgé de 73 ans, affirme s'exprimer au nom d'une opinion «désemparée» qui ne «sait pas où elle va». La presse locale voit en lui le nouveau chef de l'opposition.
Elections anticipées. «Le processus de paix est boiteux. Il ne progresse pas. Il n'y a pas de contacts avec les Palestiniens et les Américains. Si le Premier ministre n'organise pas de référendum, il doit provoquer des élections anticipées. Le plus tôt sera le mieux», a-t-il déclaré lundi. Dans la soirée, interrogé par la première chaîne publique, il justifiait même la colère du président égyptien, Hosni Moubarak, à l'égard de la politique israélienne: «Il a raison sur plusieurs points.»
Il est à bout, et il le proclame partout où il peut: à la télévision, sur les ondes, dans les jour