Le gouvernement autonome basque vole en éclats. Les socialistes ont
annoncé hier qu'ils retiraient leur soutien au Parti nationaliste basque (PNV), enterrant une coalition qui gouverne la région depuis douze ans. Les trois «ministres» socialistes du gouvernement autonome devraient démissionner prochainement.
A l'origine de cette rupture, le virage du PNV, qui multiplie les appels du pied vers Herri Batasuna (HB) branche politique de l'ETA dans une ébauche de «front nationaliste» qui pourrait bouleverser la donne politique locale, avec, en toile de fond, des spéculations sur un espoir de paix. Lundi, le PNV et HB unissaient leur voix au Parlement autonome contre un amendement socialiste qui prévoyait d'obliger les députés basques à prêter serment sur la Constitution espagnole à chaque début de législature. Par ailleurs, le PNV maintient depuis février dernier des contacts discrets mais intenses avec HB pour explorer une sorte de «solution à l'irlandaise» au Pays basque. Les socialistes reprochent donc au PNV de s'autoexclure du «front des partis démocratiques» qui refusent le dialogue tant que Herri Batasuna ne condamnera pas les attentats de l'ETA. L'assassinat, jeudi dernier, d'un conseiller municipal basque du Parti populaire (PP) «prouve que tout dialogue est impossible avec HB», estime le secrétaire général du Parti socialiste, Joaquin Almunia. Xabier Arzallus, le patron du PNV, défend au contraire le dialogue avec les séparatistes «justement pour que les attentats p