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Libération

Marches kabyles en Algérie. Deux manifestations ont eu lieu en l'honneur de Matoub.

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publié le 1er juillet 1998 à 6h57

Tentative de rassemblement matraquée à Alger et manifestation à Tizi

Ouzou: cinq jours après l'assassinat du chanteur Matoub Lounès, les rassemblements appelés par le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), deux partis fortement implantés en Kabylie dont l'analyse de la crise diverge radicalement, ont connu un sort différent. La manifestation pour la «paix et la réconciliation nationale» ainsi que «pour la reconnaissance du tamazight (la langue berbère, ndlr) comme langue nationale et officielle», prévue dans la capitale par le FFS, n'a pu avoir lieu.

Alger bouclé. Les abords de la place du 1er-Mai, où elle devait se dérouler, ont été totalement bouclés par les forces de sécurité, tandis que les entrées d'Alger étaient fermées, notamment l'autoroute venant de Tizi. Les quelques 300 à 500 personnes qui avaient pu arriver jusqu'à la place ont été dispersées à coups de matraques par les forces de l'ordre, y compris deux députés de cette formation. Deux blessés ont été transportés à l'hôpital. Le quotidien gouvernemental El Moudjahid s'en est pris violemment au FFS, qui n'avait pas eu l'autorisation de défiler, dénonçant «le fait accompli [de ce parti qui] viole sciemment la loi et fait dans la provocation».

A Tizi Ouzou, plusieurs centaines de personnes qui manifestaient à l'appel du RCD sous les banderoles «On est tous des Matoub», «Pouvoir complice de l'intégrisme» ont croisé quelques milliers de jeunes qui défilaient, comme