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Libération

A Maputo, Leonora «nouveau cas» sans le savoir. Le Mozambique affronte le sida depuis peu.

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publié le 4 juillet 1998 à 7h10

Maputo, envoyée spéciale.

Leonora ne sait pas. Ces douleurs à l'abdomen, la sueur qui perle sur son visage à chaque fois qu'elle doit faire un effort, elle ne comprend pas ce qui se passe. Plus d'un an que ça dure, et trois enfant à élever seule à Maputo. Pour savoir, elle est allée jusqu'en Afrique du Sud, à l'hôpital, parce que pour un Mozambicain, l'Afrique du Sud, c'est toujours mieux. On lui a fait des examens, on lui a donné des médicaments. Elle ne s'est pas sentie mieux. Elle a fini par rentrer et aller à l'hôpital de Maputo. En pneumologie, on lui a dit qu'elle avait la tuberculose. Il y a quelques jours, on lui a fait un test VIH. Elle ne sait pas ce que c'est et on ne le lui a pas expliqué, mais le médecin l'a dirigée vers l'hôpital de jour. Et il a prévenu l'Amodefa, une ONG mozambicaine, pour qu'elle envoie une infirmière.

Bonne figure. Leonora a fait asseoir Esther, l'infirmière, à l'ombre de l'unique arbre de sa petite cour. Elle essaie de faire bonne figure, explique qu'une nièce vient l'aider, que son aînée profite des vacances scolaires pour vendre des sodas et ramener un peu d'argent. Esther lui tend des cachets enveloppés dans une enveloppe brune et insiste doucement pour qu'elle soit au rendez-vous, demain matin, à l'hôpital de jour. Un médecin lui expliquera. Sur le dossier de Leonora, il y a écrit «nouveau cas».

«Poste sentinelle». La guerre civile avait, en quelque sorte, protégé le Mozambique. La réouverture des frontières et le retour des réfugiés depu