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Libération

Guerre des langues à Barcelone. Une nouvelle loi a étendu le rôle du catalan aux dépens du castillan.

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publié le 10 juillet 1998 à 7h33

Barcelone, envoyé spécial.

Cesar Saldaña ne décolère pas: «Pour ma fille d'un an et demi, il m'est impossible de trouver une garderie avec des activités en espagnol.» Ce Barcelonais d'origine castillane est l'un des dirigeants de l'Association pour la tolérance. Il se bat contre la «discrimination» dont la langue espagnole souffrirait en Catalogne, contre l'interventionnisme linguistique tous azimuts des nationalistes catalans, à la tête du gouvernement autonome de la région depuis vingt ans: le temps de passer de la seule défense d'une langue jadis persécutée par le franquisme à ce qui ressemble désormais à une tentative de «catalanisation» de la société. «Hier encore, je vais voir mon médecin au centre de santé publique: les panneaux, les affiches, les dépliants sont uniquement en catalan, poursuit Cesar Saldaña, et ne parlons pas des médias, les deux chaînes de la télévision publique régionale, financées avec les impôts de tous, ne diffusent jamais une seule seconde en castillan. Loin de nous l'intention de revendiquer un retour à la suprématie du castillan, mais c'est clair que l'on tente de nous imposer un monolinguisme catalan.»

Une nouvelle «loi de politique linguistique» est entrée en vigueur au début de l'année: «Il faut encourager l'utilisation chez les citoyens» du catalan, la «langue propre» de la région. Lluis Jou, le directeur de la politique linguistique au «ministère» catalan de la Culture, défend sa position nationaliste: «Le catalan est la langue de ce pays,