Bangkok, de notre correspondant.
Dérégler leurs appareils de contrôle antipollution pour pouvoir verbaliser toutes les voitures qui passent à leur portée, y compris celles qui ne polluent pas. C'est la dernière combine qu'ont trouvée des policiers pour arrondir leurs fins de mois, et celles de leurs supérieurs hiérarchiques. La découverte de ce scandale que la presse locale surnomme «l'affaire des fumées toxiques» ébranle aujourd'hui l'ensemble des forces de l'ordre. L'affaire a commencé en octobre dernier. Dans un tintamarre médiatique, le général de police Prachit Srichaiyan, responsable de la circulation dans Bangkok, lance une campagne antipollution. Une directive signée par l'un de ses adjoints, le colonel Surasak Srisawatkul, parvient aux postes de contrôle antipollution installés à l'entrée des voies rapides, demandant à chaque officier de verbaliser quotidiennement au moins 70 automobilistes. Un quota que chaque officier se doit de respecter sous peine d'être transféré en province ou à un poste inactif, selon l'injonction verbale accompagnant la directive officielle.
Sous pression. Difficile cependant de trouver chaque jour 70 véhicules fautifs, même à Bangkok, la capitale thaïlandaise, qui passe pour l'une des dix métropoles les plus polluées au monde, principalement à cause de la circulation et des embouteillages. A la fois encouragés par leurs supérieurs et sous pression, les officiers en poste sur les voies rapides n'ont pas hésité à trafiquer leurs appareils de c