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Libération

Assad cherche un coup de pouce à Paris. Face à Israël, le président syrien craint d'être isolé par Washington.

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publié le 16 juillet 1998 à 6h05

Présentée comme une visite «historique» par la presse syrienne, le

président Hafez el-Assad arrive aujourd'hui à Paris où il séjournera jusqu'à samedi matin. C'est la première fois depuis vingt-deux ans qu'il se rend dans la capitale française et dans une capitale occidentale, mis à part un déplacement en 1994 de quelques heures à Genève pour un sommet avec Bill Clinton. Cette visite semble témoigner d'une ouverture en cours à Damas, notamment en direction de l'Europe. Quelques signes l'indiquent: libération de 225 prisonniers politiques, première visite depuis quarante-huit ans de deux vaisseaux de la Royal Navy à Lattaquié, tournées en 1987 et 1988 en Europe et aux Etats-Unis du ministre syrien des Affaires étrangères et du vice-président Abdel Halim Khaddam. De plus, le président syrien est attendu à l'automne en Russie et au Liban, ce qui serait la première dans ce pays.

Les déplacements à l'étranger de Hafez el-Assad étant à ce point exceptionnels, on peut au moins être sûr qu'ils ne sont jamais de routine. Le président syrien voyage très peu mais toujours utile. S'il s'était rendu l'an dernier à Téhéran, l'allié stratégique de Damas au Moyen-Orient depuis 1980, c'est parce que la république islamique avait un nouveau président et parce que ce pays allait accueillir le sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) où l'on débattrait d'Israël et de la Palestine. Qu'est-ce qui pousse aujourd'hui le chef de l'Etat syrien à Paris? Apparemment, une certaine urgence