Une Pologne pleinement intégrée dans l'Union européenne dès la fin
de 2002: tel est le souhait des autorités de Varsovie que Bronislaw Geremek, historien réputé et jadis figure de proue de la dissidence, aujourd'hui ministre des Affaires étrangères, est venu rappeler en visite officielle en France. «Extrêmement satisfait» du résultat de ses entretiens avec Jacques Chirac, Lionel Jospin et Hubert Védrine, l'intellectuel polonais était arrivé à Paris inquiet du manque d'enthousiasme d'une partie des Européens pour l'élargissement vers l'Est. «Il y a une volonté polonaise d'entrer dans l'UE, aussi bien de la part des élites que dans la grande majorité de la population. Mais cette même volonté politique existe-t-elle dans l'Union européenne?», s'interroge Bronislaw Geremek, inquiet de ce qu'il considère être «le flou volontaire» de certains gouvernements de l'UE. Sa préoccupation est de voir l'entrée de la première vague de candidats de l'ex-bloc de l'Est retardée par la question de la réforme toujours en chantier des institutions communautaires.
«Une grande réforme est nécessaire et elle est dans l'intérêt des nouveaux pays qui vont être intégrés. Mais celle-ci ne doit pas être une condition à la mise en oeuvre de l'élargissement. Dans ce cas, les pays les plus réticents pourraient freiner la réforme institutionnelle dans le seul but de freiner l'élargissement», insiste Bronislaw Geremek, qui est également l'un des animateurs de l'Union de la Liberté, un parti membre de la majori