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Libération
Interview

Brigitte Sauzay: pourquoi j'ai choisi Schröder.

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L'ex-interprète de Mitterrand explique son engagement au côté du rival de Kohl à trois mois des élections allemandes.
publié le 18 juillet 1998 à 6h14

Le candidat social-démocrate Gerhard Schröder a créé la surprise début juillet en annonçant qu'il nommerait une Française chargée des relations franco-allemandes à la chancellerie, s'il remporte les législatives du 27 septembre. Brigitte Sauzay, 50 ans, a été depuis 1970 l'interprète des chefs d'Etat français, Pompidou, Giscard et surtout Mitterrand, dont elle était proche. Elle a cofondé en 1993 un institut d'échanges intellectuels franco-allemands à Genshagen (ex-RDA). En pleine campagne électorale, l'annonce de son engagement politique n'a pas plu à tout le monde: l'entourage de Kohl a révélé que Brigitte Sauzay avait été candidate en 1992 pour un poste au service de Kohl. Accusée d'inconstance, elle donne sa version des faits.

Pourquoi avoir choisi de vous engager aux côtés de Gerhard Schröder?

C'est un homme pour qui le dialogue entre la France et l'Allemagne ne doit pas rester limité au niveau politique. Il doit irradier nos sociétés civiles. Je ne cesse de constater depuis longtemps que nos deux sociétés communiquent mal. Mais je ne vais pas non plus m'engager dans sa campagne électorale. Ma fonction serait plutôt, dans l'entourage de Schröder, d'aider à «démonopoliser» le dialogue franco-allemand, pour que davantage de gens se rencontrent.

Les accents parfois «nationalistes» de Schröder ne vous irritent-ils pas?

Au contraire. Dans mes livres (1), je n'ai cessé d'inviter les Allemands à avoir une relation plus décontractée avec eux-mêmes. Je leur dis: «Vous êtes allemands