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Libération

L'Albanie menace d'intervenir au Kosovo. De son côté, Belgrade demande un embargo sur les importations d'armes contre Tirana.

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publié le 21 juillet 1998 à 5h54

Le ton est monté d'un cran entre Tirana et Belgrade qui

s'entraccusent de violation de leur souveraineté après les combats frontaliers entre séparatistes albanais du Kosovo infiltrés d'Albanie et militaires yougoslaves qui ont fait 110 morts ce week-end. Face à cette escalade, qui, pour la première fois, déborde le cadre du Kosovo, province albanophone rattachée à la Serbie, les réactions internationales se multiplient. A Bruxelles, l'Union européenne s'est déclarée «consternée» et a appelé les deux parties à un cessez-le-feu «immédiat». Elle a condamné les incursions de combattants depuis l'Albanie et a appelé «le gouvernement albanais à adopter une attitude plus modérée» sur le Kosovo. L'UE s'est dite «particulièrement préoccupée que les bombardements de l'armée yougoslave aient apparemment violé la frontière internationale». Pour l'amiral Joseph Lopez, commandant suprême des forces alliées pour l'Europe du Sud, «l'Otan devrait être prête pour une intervention militaire si la crise ne peut être résolue de façon pacifique».

Accusée par Belgrade, l'Albanie s'était déclarée prête à assurer «la sauvegarde de (son) intégrité territoriale». Selon le ministre albanais des Affaires étrangères, Paskal Milo, «l'Albanie dispose non seulement de la volonté politique de faire face à la situation, mais aussi d'une infrastructure qui est mobilisée», a-t-il poursuivi, évoquant, pour la première fois, l'éventualité d'une intervention militaire de son pays.

Les autorités yougoslaves, qui repr