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Libération

Les taliban chassent les ONG de Kaboul. Les organisations humanitaires ont refusé l'ultimatum des islamistes afghans, alors que l'ONU s'y est pliée.

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publié le 21 juillet 1998 à 6h21

Les organisations non gouvernementales étaient l'une des dernières

lucarnes de Kaboul, l'une des rares ouvertures qui, dans un pays complètement aveuglé par l'obscurantisme, permettaient à un peu de lumière de passer. Sommées de se regrouper dans des préfabriqués en ruine, sans eau ni électricité ni fenêtres, la plupart des organisations humanitaires occidentales ont refusé et se préparent à quitter la capitale afghane. Un premier convoi, regroupant le personnel expatrié de plusieurs d'entre elles, a d'ailleurs quitté hier Kaboul par la route à destination du Pakistan. Dans le même temps, des patrouilles de taliban (étudiants en théologie islamique) ont effectué des descentes dans les locaux de certaines ONG, arrêtant parfois des membres du personnel local, déposant des scellés sur les portes des bureaux et sur celles des maisons des expatriés. «On n'est pas surpris. C'est la dernière provocation qu'ils ont trouvée pour nous faire partir», indique Danielle Faure-Imbert, déléguée générale d'Aide médicale internationale, dont les dix dispensaires s'occupaient ­ malgré les restrictions imposées aux soins ­ d'environ un millier de femmes et d'enfants par mois. «C'est la fin de la présence des ONG étrangères à Kaboul et probablement le début de la fin pour les étrangers en général», ajoute Charles MacFadden, qui s'occupe de la coordination des organisations humanitaires dans la capitale afghane.

Représailles. L'Union européenne, démesurément prodigue à l'égard de l'Afghanistan, a a