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Libération

Promesse d'élections au Nigeria. L'opposition reste méfiante face au pouvoir militaire.

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publié le 22 juillet 1998 à 6h26

Après l'été des crises cardiaques officielles, le Nigeria attend le

printemps de sa démocratisation. Au pouvoir depuis le 9 juin, lendemain de l'infarctus de son prédécesseur en uniforme, le général Abdusalam Abubakar a annoncé, lundi soir, un calendrier électoral qui, le 29 mai prochain, devrait permettre le retour à un régime civil. Le scrutin présidentiel doit avoir lieu «au premier trimestre 1999». La dernière présidentielle, en 1993, s'était soldée par une «annulation» décrétée par la junte nordiste au pouvoir, qui a ainsi confisqué la victoire d'un milliardaire du Sud-Ouest, Moshood Abiola, par la suite arrêté, détenu pendant quatre ans et, le 7 juillet, mort d'une crise cardiaque en prison. Avec une grande franchise rétrospective, le général Abubakar, chef d'état-major de son prédécesseur au pouvoir, le général Abacha, a d'ailleurs reconnu que «la récente tentative de démocratisation a été marquée par des manoeuvres et des manipulations d'institutions, de structures et d'acteurs politiques».

Raison de plus pour recommencer? La plupart des opposants et des militants nigérians des droits de l'homme rejettent le nouvel échéancier de transition démocratique. Méfiants à l'égard des militaires, ils auraient préféré la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, chargé d'organiser de futures élections. Il se posait cependant le problème de quelle légitimité ­ autre que la confiance des" militaires qui l'auraient choisi ­ un tel gouvernement eût pu se réclamer. Au terme