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Libération

Droits de l'homme: l'Algérie se débat, l'ONU se déplace. Le rapport présenté par le gouvernement algérien a été vivement critiqué à Genève tandis qu'une délégation arrive à Alger.

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publié le 23 juillet 1998 à 6h28

Depuis le début des affrontements qui ensanglantent le pays,

l'Algérie avait tout fait pour ne pas s'expliquer devant le comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève. La présentation ­avec trois ans de retard­ du rapport qu'elle s'est résolue à défendre, lundi et mardi, devant ce comité a donné lieu à de virulentes critiques de l'ONU. «Dialogue franc» et débats «sportifs», résumait, mardi, au cours d'une conférence de presse, la présidente (française) du comité, Christine Chanet. Soulignant que le phénomène du terrorisme n'a «jamais été contesté quant à son ampleur et son horreur», elle estimait «particulièrement grave» qu'en Algérie «les citoyens n'aient plus confiance dans les forces de sécurité de leur Etat». La protection des populations est «défaillante», précisait-elle, et l'Etat, de ce point de vue, «ne remplit pas son rôle».

Forte de quatorze personnes, la délégation algérienne n'a visiblement pas réussi à convaincre la plupart des dix-huit experts onusiens chargés de vérifier si l'Algérie respectait le pacte international pour les droits civils et politiques dont elle est signataire. Déjà, nombre de ces experts avaient regretté le caractère trop général, juridique et sans précisions concrètes du rapport remis par Alger. Guère plus précises, les réponses de la délégation aux questions du comité sur les disparitions, la torture, les exécutions extrajudiciaires et la non-intervention des forces de sécurité lors de certains massacres n'étaient pas faites pour donner cr