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Libération

Entre Blair et Jospin, qui se rencontrent aujourd'hui à Londres, la cohabitation est parfois difficile. La guerre des deux roses. Le PS n'a plus le complexe Blair. Certains socialistes voudraient se raccrocher au «social-libéralisme» du leader britannique.

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publié le 24 juillet 1998 à 6h35

En débarquant hier soir à Londres pour une visite qui se prolongera

jusqu'à cet après- midi, le Premier ministre français Lionel Jospin a revendiqué sa conception d'un socialisme moderne «qui marche», répondant ainsi à son homologue britannique Tony Blair, qui parle d'une gauche acceptant le libéralisme. Alors que Tony Blair avait affirmé en mars à Paris que «l'idéologie peut être mortelle», Lionel Jospin a lancé: «J'agis sans parti pris idéologique, mais en portant des valeurs. Je reste socialiste.» Un mot banni depuis plusieurs mois du nouveau vocabulaire travailliste.

Il est difficile aujourd'hui de dire que le modernisme de Blair le conduit forcément à la réussite et que notre supposé archaïsme mène à l'échec.» C'est un proche du Premier ministre français qui parle, du ton assuré de ceux qui planent dans les sondages. Quatorze mois après son arrivée au pouvoir, Jospin a perdu ses complexes face à son homologue britannique.

La relation entre les deux hommes avait plutôt mal commencé. Depuis la victoire travailliste, où Lionel Jospin avait cherché en vain à féliciter Blair comme par hasard injoignable ce soir-là, jusqu'à l'attitude condescendante de Londres envers Paris au moment de la grève des camionneurs, les raisons d'agacement n'avaient pas manqué. Au PS, on n'a pas oublié que, pendant la campagne des législatives françaises, la comparaison Blair-Jospin était utilisée par la droite pour ringardiser la gauche. Le 24 mars encore, à l'Assemblée nationale, c'est sur les banc