Menu
Libération

Entre Blair et Jospin, qui se rencontrent aujourd'hui à Londres, la cohabitation est parfois difficile. La guerre des deux roses. Le New Labour snobe Jospin. Le dialogue s'est instauré mais les relations demeurent contraintes.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 juillet 1998 à 6h35

En débarquant hier soir à Londres pour une visite qui se prolongera

jusqu'à cet après- midi, le Premier ministre français Lionel Jospin a revendiqué sa conception d'un socialisme moderne «qui marche», répondant ainsi à son homologue britannique Tony Blair, qui parle d'une gauche acceptant le libéralisme. Alors que Tony Blair avait affirmé en mars à Paris que «l'idéologie peut être mortelle», Lionel Jospin a lancé: «J'agis sans parti pris idéologique, mais en portant des valeurs. Je reste socialiste.» Un mot banni depuis plusieurs mois du nouveau vocabulaire travailliste.

Londres, de notre correspondant.

A côté de Petit ou Leboeuf, Jospin peut aller se rhabiller. Après un an de pouvoir et malgré plusieurs visites outre-Manche, le Premier ministre français reste un inconnu en Grande-Bretagne, à la différence des stars françaises d'Arsenal et de Chelsea FC. Un sondage récent montrait que près de 70% des Français savent qui est Tony Blair, mais à peine 12% des Britanniques peuvent citer son homologue français. Même la presse de qualité néglige le chef du gouvernement français. «Jospin ne correspond pas à l'archétype du Français qu'aiment bien entretenir les journaux», explique Philippe Marlière, spécialiste des relations franco-britanniques à la London University. «A la différence de Mitterrand ou de Chirac, il est plus difficile à classer comme Gaulois typique avec son côté sérieux et austère. On l'a vu pendant le Mondial: les journaux soulignaient l'enthousiasme de Chirac comparé