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Libération

La vengeance politique des juges iraniens. La lourde condamnation du maire de Téhéran montre que la lutte entre réformateurs et conservateurs s'intensifie.

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publié le 24 juillet 1998 à 6h33

Radicalisation sans précédent des conflits entre factions. C'est le

commentaire de tous les spécialistes de l'Iran après l'extraordinaire sévérité du jugement qui a condamné hier le maire de Téhéran et l'un des plus proches alliés du président Mohammed Khatami à cinq ans de prison ferme et à vingt ans d'interdiction d'exercer toute fonction publique. Gholamhossein Karbastchi a été aussi condamné à rembourser 17,6 milliards de rials (36 millions de francs) d'argent détourné et à payer une amende de un milliard de rials (plus de 2 millions de francs). La peine comprend également soixante coups de fouet avec sursis.

Le maire, qui avait annoncé il y a quelques jours qu'il ne ferait pas appel, est revenu sur sa décision devant la dureté de sa condamnation. Celle-ci a surpris les commentateurs des journaux iraniens qui, hier, s'attendaient à un jugement plus mesuré, excluant la prison ferme. Karbastchi a toujours rejeté les accusations établies contre lui: détournement de fonds, abus de biens publics, complicité de corruption et de transferts de fonds au profit de membres de la tendance réformatrice. Dès le début du procès, le 7 juin, il avait accusé la justice et la faction conservatrice, qui en contrôle l'appareil, de lui faire un «procès politique» sur la base d'accusations «sans fondement». Tout au long du procès, il a répété qu'il n'avait «pas volé un seul rial» mais reconnu des transferts de fonds au profit de personnalités proches du courant «reconstructeur» et financé la