Moscou, de notre correspondante.
Le président tchétchène, Aslan Maskhadov, a échappé hier à un attentat à la voiture piégée en plein Grozny et a aussitôt mis en cause «les services secrets de plusieurs pays». Avant d'accuser nommément la Russie, selon l'agence Itar-Tass. Quel qu'en soit le commanditaire, cet attentat donne la mesure du chaos qui règne dans la petite République indépendantiste. A 11 h 20 hier, alors que Maskhadov se rendait dans sa résidence présidentielle, une voiture piégée a explosé au passage du cortège officiel. Le Président a juste eu le temps de se jeter hors de son véhicule blindé. L'autre voiture, une Jeep, a littéralement volé en éclats. Un garde du corps a été tué et quatre autres ont été grièvement blessés.
Conduit à l'hôpital, le Président en est ressorti une demi-heure plus tard pour tenir une brève conférence de presse. «La politique des grands Etats vise à détruire les petites nations, a-t-il déclaré. J'en déduis que les services secrets de ces Etats pourraient être à l'origine de l'attentat.» Puis le Président a précisé n'avoir qu'une légère blessure au genou.
Elu triomphalement en janvier 1997, Aslan Maskhadov, 48 ans, qui fut l'un des héros de la guerre russo-tchétchène (1994-1996), n'a jamais vraiment réussi à asseoir son pouvoir. D'un côté, Moscou le presse de renoncer à l'indépendance et de négocier un statut garantissant le maintien de la Tchétchénie dans la Fédération. Il tient bon. Moscou se garde alors d'envoyer les fonds promis pour la