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Libération

Orahovac, éphémère bastion kosovar. L'UCK a subi jeudi sa deuxième défaite face aux Serbes.

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publié le 25 juillet 1998 à 6h37

Orahovac, envoyée spéciale.

Il y a dix jours encore, Orahovac, une bourgade de 20 000 habitants située au pied des collines, prospérait avec ses quartiers grimpants, ses maisons hautes aux toits rouges, sa petite mosquée et son église orthodoxe. Aujourd'hui, elle est jonchée de débris, quadrillée d'hommes en uniformes dont certains semblaient plus occupés à piller les magasins éventrés par les combats qu'à maintenir l'ordre. Elle est aussi pratiquement désertée par sa population albanaise qui a préféré suivre l'Armée de libération du Kosovo (UCK) lorsque celle-ci a battu en retraite devant la police serbe, après avoir échoué à s'emparer de la ville. Il s'agit de la seconde défaite militaire de l'UCK qui, depuis plusieurs mois, gagnait systématiquement du terrain. Elle avait subi un premier revers au début du mois lors d'une contre-offensive serbe pour le contrôle d'une mine d'importance stratégique au nord de la capitale du Kosovo. Ce second échec est plus cuisant, et surtout lourd d'une catastrophe humanitaire.

Cachés dans les caves. Dans le quartier qui surplombe la mosquée, des civils terrorisés commencent à sortir des sous-sols où ils se sont réfugiés pendant toute la durée des combats, sans eau ni électricité. Le courant, coupé en fin de semaine dernière, ne commençait que jeudi à revenir dans certains quartiers. Le premier à répondre aux appels dans les ruelles désertes est un vieil homme. Ses enfants et petits-enfants sont partis vers Malisevo, bastion de l'UCK situé à