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Libération

Pendaison «religieuse» en Iran. La répression contre la communauté baha'ie reprend.

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publié le 25 juillet 1998 à 6h36

Le lendemain de la visite à Téhéran d'un représentant de la troïka

européenne, l'Iran a pendu un adepte de la foi baha'ie et pourrait en exécuter trois autres dans les prochains jours. Ruhollah Rowhani, 52 ans, père de quatre enfants, a été pendu à Meched au seul prétexte d'avoir converti une jeune musulmane. Une accusation qui, selon l'association des baha'is de France, est totalement fausse, la jeune fille ayant nié cette conversion et expliqué qu'elle avait été élevée dans cette religion par sa mère, elle-même baha'ie. Le supplicié, arrêté le 20 septembre 1997, avait été tenu au secret pendant toute sa détention, sa famille n'ayant pas eu l'autorisation de communiquer avec lui. Trois autres baha'is, Hamid Nassirizadeh, Cyrus Zabihi-Mouqadam, Hedayat Najafabadi, arrêtés en même temps que lui et condamnés à mort par le même tribunal, sont dans l'attente d'un deuxième jugement, le premier ayant fait l'objet d'un «vice de forme» de la Cour suprême. On ignore ce qu'on leur reproche. «Depuis l'arrivée au pouvoir du régime islamique, plus de deux cents baha'is ont été exécutés au seul et unique motif de leurs convictions religieuses», rappelle Brenda Abrar, porte-parole des baha'is de France, mais aucun depuis 1992. Les persécutions, en revanche, n'ont jamais cessé contre cette communauté qui compte quelque 350 000 membres et ne bénéficie d'aucun droit ­ ils sont ainsi interdits d'université ­, ni aucune protection ­ deux d'entre eux ont été assassinés en 1997. «Un musulman qui