Sedgefield, envoyé spécial.
L'entraîneur des minimes n'était pas sûr de savoir prononcer «Bonjour, monsieur Jospin», mais sinon, tout était prêt pour accueillir dignement le Premier ministre français, invité hier par Tony Blair dans sa circonscription du nord de l'Angleterre. Les petits joueurs de foot avaient peint leurs joues aux couleurs du drapeau français, les écoliers avaient réalisé un joli collage avec la Coupe du monde en doré et un «Bravo» en français.
Ce vendredi était tout consacré à une image bon enfant de l'amitié retrouvée entre les frères ennemis de la gauche européenne, qui surent ensemble et devant les caméras taper du ballon et saluer leurs communautés de vue. Toujours pédagogue et diplomate, Lionel Jospin a même expliqué aux petits joueurs de foot que la France avait gagné la coupe en partie grâce aux Français jouant dans les grandes équipes anglaises.
Pas clonés. Au-delà du foot, et sur un terrain plus politique, «Lionel est un ami personnel et un bon collègue», a expliqué Tony Blair, tutoyant dans son excellent français le Premier ministre, qui, lui-même, répondait très à l'aise en anglais à son nouvel ami. «Nous avons les mêmes objectifs», a renchéri Lionel Jospin, qui a tout de même ajouté: «Nous ne sommes pas des clones.» Mais «nous partageons les mêmes valeurs», a expliqué Tony Blair qui, pour la première fois depuis son élection, recevait un haut responsable étranger dans son fief de Sedgefield conquis il y a quinze ans. «Une attention exceptionnelle»