Au milieu des années 70, ces quelques hectares de terre à l'embouchure du Tibre étaient destinés à accueillir un vaste complexe touristique baigné de soleil, entre les plages grises du Lido d'Ostie et les ruines de l'antique port de la capitale impériale, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Rome. L'endroit, aujourd'hui délabré, est devenu le théâtre de l'un des plus sordides faits divers italiens.
Depuis une semaine, les bâtiments en béton, inachevés et lézardés de Via Capo delle Armi font ainsi tristement la une de tous les journaux. C'est en effet à quelques centaines de mètres de là, dans la pinède Aldobrandini vaguement reconvertie en décharge, que les enquêteurs ont retrouvé lundi le corps sans vie du petit Simeone Nardacci, 8 ans, disparu deux jours plus tôt de sa maison de Via Capo delle Armi. Enseveli sous plusieurs planches de bois, à l'intérieur d'une petite cabane où l'enfant avait l'habitude de jouer avec ses compagnons.
Violences sexuelles. Très vite l'hypothèse d'un accident est écartée. «Simeone est décédé à la suite d'une régurgitation, après avoir été frappé à la poitrine par quelque chose de très lourd qui lui a cassé deux côtes et a provoqué une asphyxie», conclut le rapport d'autopsie. Dans la cabane, les policiers trouvent une table de plage en plastique couverte d'inscriptions évoquant des «rites sataniques» et des violences sexuelles du type «j'ai violé vingt femmes» ou encore «je suis un killer, j'ai tué deux cents personnes»