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Libération

Prague: Havel menacé de placard doré. L'ennemi du Président, le libéral Klaus, est en position de force à l'Assemblée.

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par Anne MADAK
publié le 28 juillet 1998 à 5h56

Prague, correspondance.

Vaclav Havel, était très calme, au moment de lâcher sa «bombe»: lors d'une interview sur la chaîne privée Prima, le 12 juillet, le président tchèque a accusé le Parti civique démocrate (ODS, droite), de son ennemi juré, l'ancien Premier ministre «libéral» Vaclav Klaus, de préparer sa destitution pour «haute trahison». Les paroles du chef de l'Etat ont été accueillies à Prague avec incrédulité et imputées à sa nervosité devant la nouvelle situation politique et à son état de santé: Vaclav Havel s'apprêtait à subir une nouvelle intervention chirurgicale pour reconstituer son intestin, opéré en avril dernier. L'opération a eu lieu hier avec succès, mais le toujours très populaire Président est dans une situation politique toujours plus difficile. Le social-démocrate Milos Zeman, (CSSD), arrivé en tête aux élections de juin, est devenu Premier ministre le 8 juillet avec le soutien extérieur de la droite de Vaclav Klaus. Et l'un des buts explicites de l'alliance surprise entre ces deux grands partis longtemps ennemis est de mettre hors jeu l'ancien dissident, qui reste la principale autorité morale du pays. L'entourage de Vaclav Havel confirme avoir reçu, «depuis plusieurs semaines», des informations sur la préparation d'un complot contre le chef de l'Etat, sous cette forme-là ou sous celle d'une destitution par l'Assemblée nationale pour «raisons de santé». Petra Buzkova, vice-président du Parti social-démocrate (CSSD) désormais au pouvoir, a ajouté que la