Décidément, toute l'Europe souhaite prendre le chemin de Téhéran.
Début juillet, c'était Romano Prodi, le président du Conseil italien, succédant à plusieurs hauts responsables de l'UE. Prochainement, ce sera Hubert Védrine, dont le déplacement, annoncé dimanche dans la capitale iranienne, a été confirmé hier à Paris. La date du séjour du ministre n'a pas encore été arrêtée. Sans doute faudra-t-il attendre que s'apaisent les retombées du procès de Mohammed Karbastchi, maire réformateur de Téhéran, dont la condamnation à cinq ans de prison, continue d'agiter la capitale iranienne. Ainsi, une manifestation de protestation du mouvement Daftar-e Tahkim-e Wahdat (Parti pour l'édification de l'unité), qui regroupe de nombreux étudiants partisans de Khatami, est-elle attendue aujourd'hui à Téhéran.
Dans un climat de luttes factionnelles de plus en plus exacerbées, la visite d'un haut responsable français risque d'apparaître comme un soutien à l'actuel président. «On ne voit pas comment il pourrait en être autrement», souligne d'ailleurs une source officieuse iranienne à Paris. Ainsi, la dernière visite à Téhéran d'un ministre français des Affaires étrangères, celle de Roland Dumas, en mai 1991, était apparue comme un témoignage de sympathie à l'égard du président Hachémi Rafsandjani. L'assassinat à Paris, trois mois plus tard, de l'ancien Premier ministre en exil Chapour Baktiar avait ensuite gravement détérioré les relations entre la France et l'Iran.
Selon l'agence officielle iran