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Libération

L'opposition cambodgienne conteste la victoire d'Hun Sen. Les observateurs internationaux sont encore divisés sur les résultats des élections organisées par le pouvoir.

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publié le 29 juillet 1998 à 6h45

Phom Penh, envoyé spécial..

Au quartier général du Funcinpec, les visages étaient dépités. Les militants du parti d'opposition royaliste ont appris hier matin des résultats non officiels du scrutin de dimanche qui donnent au Parti du peuple (PPC), le parti au pouvoir, une victoire écrasante. Entre 61 et 66 sièges sur 122 pour le PPC, contre 43 ou 44 pour le Funcinpec et 12 ou 13 pour le parti de Sam Rainsy. «Les élections ne servent à rien. Les résultats ne reflètent pas la volonté du peuple. Je n'irai plus jamais voter», se lamentait une jeune Phnompenhoise. La confusion règne dans la capitale cambodgienne. Les militants ont pris connaissance assez tôt des premières estimations mais l'ensemble de la population n'a aucune idée sur ce qui se passe réellement et dans certains quartiers on croit toujours à une victoire de l'opposition. Le Comité national électoral, l'organisme étatique chargé de l'organisation du scrutin, ne diffuse depuis dimanche que des résultats au compte-gouttes Au siège du Funcinpec comme celui du parti de Sam Rainsy, les militants crient à la fraude et menacent de manifester leur mécontentement dans la rue. Lors d'une conférence de presse conjointe, le prince Ranariddh et Sam Rainsy ont annoncé qu'ils n'accepteront pas ces résultats «tant que les irrégularités n'auront pas fait l'objet d'enquêtes sérieuses et que les observateurs internationaux et locaux n'auront pas prouvé qu'il s'agit simplement d'erreurs techniques mineures». Ils menacent de boycotter