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Libération

Le procès de la «sale guerre» contre l'ETA. Le PS espagnol dans la tornade du verdict. L'ex-ministre Barrionuevo condamné à dix ans de prison.

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publié le 30 juillet 1998 à 6h47

Madrid, de notre correspondant.

Dix ans de prison pour l'ex-ministre socialiste de l'Intérieur José Barrionuevo: les barreaux se referment sur la page la plus sinistre de la démocratie espagnole. Le verdict est tombé dans le procès du GAL, le Groupe antiterroriste de libération, responsable d'une «guerre sale» anti-ETA qui fit au moins 25 morts au Pays basque français dans les années 80. Avec dix autres accusés ­ policiers, politiques et hauts fonctionnaires de l'Intérieur ­ José Barrionuevo et son ex-bras droit, l'ancien secrétaire d'Etat à la Sécurité Rafael Vera, ont été reconnus coupables d'avoir participé à l'organisation du rapt, le 4 décembre 1983, de Segundo Marey, représentant de commerce d'Hendaye confondu avec un dirigeant de l'ETA. Ce fut le premier crime revendiqué du GAL et le seul, parmi la dizaine d'autres qu'il est prévu de juger, pour lequel l'ex-ministre avait été mis en accusation. Féroce pour les uns, trop clément pour les autres, le verdict a provoqué une tornade politique qui atteint en première ligne Felipe Gonzalez, référence du socialisme espagnol et qui pourrait succéder en l'an 2000 à Jacques Santer à la tête de la Commission européenne. A l'issue du procès, la vérité judiciaire heurte de plein fouet la vérité politique: qui peut croire que l'ex-président du gouvernement espagnol n'était pas tenu au courant des troubles agissements de son ministre? Écartée lors de la phase d'instruction, faute du moindre indice concret, la mise en examen de Felip