Washington, de notre correspondant.
«La robe, imbécile! La robe!» On pourra peut-être paraphraser le désormais célèbre slogan clé de la campagne victorieuse de Bill Clinton en 1992 («L'économie, imbécile! L'économie!») pour illustrer une présidence qui pourrait finir en catastrophe. «L'ex-stagiaire a remis une robe!», annonçait hier à la une le très sérieux New York Times. Une robe (bleu marine, disent les experts) appartenant à Monica Lewinsky, qui affirme avoir eu une liaison sexuelle avec Clinton lorsqu'elle était en stage à la Maison Blanche. Une robe qui pourrait avoir été souillée par le sperme présidentiel, et que Monica aurait dit avoir dévotement conservée comme trace de ses amours clandestines dans le bureau Ovale. Elle l'aurait cachée chez sa mère, Marcia Lewis, quand le scandale du Monicagate a éclaté en janvier. Selon tous les grands médias américains, citant des sources anonymes mais qui sont certainement les avocats de Monica, elle aurait remis la robe au procureur spécial Kenneth Starr, avec lequel elle a accepté de coopérer en échange d'une immunité juridique totale. Starr pourra brandir ce corps du délit et, en faisant procéder à une analyse d'ADN (code génétique), prouver que Clinton a menti quand il a nié sous serment avoir eu la moindre relation sexuelle avec elle. En plus de cette robe, Monica aurait livré à Starr des bandes magnétiques de messages téléphoniques nocturnes que lui aurait adressés le Président en 1995 et 1996.
Clinton va devoir faire très