Pour la première fois, une instance de l'ONU a mis gravement en
cause l'Algérie sur les droits de l'homme et «recommande des mesures concrètes» à ce sujet. Les dix-huit experts indépendants du Comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève n'ont visiblement été convaincus ni par le rapport que lui a présenté le gouvernement algérien les 20 et 21 juillet, ni encore moins par les réponses de sa délégation à leurs questions. «Dialogue de sourds et débats sportifs», avait commenté à l'issue de ces travaux la présidente (française) du comité Christine Chanet, tandis que les experts onusiens déploraient le caractère «trop général, juridique et sans précisions concrètes» du texte comme des explications apportées verbalement par Alger qui n'avait fourni aucune des indications habituellement consignées dans ce genre de document, à commencer par le nombre de prisonniers.
Le rapport d'une dizaine de pages rendu public hier par l'ONU à la suite des discussions de Genève ne mâche guère plus ses mots. «Nous sommes loin d'être satisfaits des réponses (de l'Algérie) sur les innombrables cas d'exécutions sommaires et extrajudiciaires», affirme-t-il en déplorant aussi «les maigres informations sur les groupes de légitime défense fournies par le gouvernement dans son rapport, sa présentation orale et ses réponses». Le texte de l'ONU qui n'estime pas utile de consacrer plus de cinq lignes aux «points positifs» du document algérien (la création d'un observateur des droits de l'homme et d'un médi