Rome de notre correspondant
Incendie, jets de pierres, violents affrontements avec la police et, au total, une cinquantaine de blessés. Au bout de cinq heures d'une bataille rangée entre les forces de l'ordre et les immigrés, le centre de rétention des clandestins en attente d'expulsion de Lampedusa, dans le sud de la Sicile, a finalement été fermé, alors que le gouvernement italien annonçait vendredi les détails de sa nouvelle politique d'immigration prévoyant des dizaines de milliers de régularisations. Installé quelques jours auparavant dans cette petite île, située à quelques dizaines de kilomètres de la Tunisie, le «camp de permanence» qui devait permettre de déterminer l'identité des candidats à l'immigration appréhendés, définir leur pays de départ et éventuellement procéder, sous trente jours, à leur expulsion du territoire italien, n'a pas résisté à la première révolte des 144 personnes qui y étaient retenues. L'ensemble des étrangers ont été immédiatement transférés à Agrigente, dans un autre centre, qui a lui aussi connu dans les jours précédents des moments de tension et de multiples tentatives d'évasion.
En plein été, l'Italie se retrouve donc brutalement confrontée au phénomène des clandestins qui, depuis plusieurs semaines, affluent par milliers sur ses côtes méridionales. Une situation qui se répète chaque été les passeurs profitant des conditions météorologiques clémentes pour traverser les détroits mais qui, cette année, prend une tout autre tournure. P