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Libération

Alger redoute le rapport de la mission de l'ONU. L'Algérie n'a pas pu verrouiller la visite des émissaires.

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publié le 5 août 1998 à 8h51

Depuis des années, la question des droits de l'homme brouille

l'image du «pays en voie de démocratisation» qu'Alger veut donner aux Occidentaux. Le laisser-faire des forces de sécurité lors des grands massacres aux portes de la capitale aura aggravé le malaise. C'est dire l'importance que revêtait pour Alger la visite, qui s'est achevée hier, de la «mission d'information» de l'ONU dirigée par l'ancien président portugais Mario Soares et composée de cinq autres personnalités, parmi lesquelles l'Américain Donald Mac Henry et la Française Simone Veil. La campagne menée à la veille de l'arrivée de cette délégation, le 22 juillet, par les médias publics et l'agence officielle APS ne laissait guère de doute sur ce qu'Alger en attendait: améliorer son image et enterrer ainsi la fameuse «commission d'enquête internationale», dont les autorités algériennes ne veulent pas entendre parler. La mission onusienne «mettra fin au débat inquisiteur et au chantage aux droits de l'homme, et l'Algérie, qui n'aura plus alors à s'épuiser dans des campagnes d'explication, pourra alors consolider, en toute sérénité, sa place naturelle sur la scène internationale», expliquait même l'APS.

Douze jours et des dizaines d'entretiens plus tard, Alger, habituée aux missions «trois petits tours et puis s'en vont», redoute d'avoir trop vite triomphé. La presse tout entière se faisait, hier, l'écho de cette inquiétude en se demandant si le rapport de ce panel «allait normaliser ou, au contraire, compliquer les