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Libération

Ex-Zaïre: retour de bâton pour kabila. Les rebelles tutsis veulent «libérer» tout l'Est du pays.

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publié le 5 août 1998 à 8h51

Laurent-Désiré Kabila n'est plus que l'homme fort de Kinshasa.

Vingt-deux mois après avoir lui-même pris la tête d'une rébellion dans l'est de l'ex-Zaïre, le tombeur du maréchal Mobutu doit à son tour faire face à une insurrection généralisée dans toute la partie orientale limitrophe du Burundi, du Rwanda et de l'Ouganda. Ayant pris le pouvoir grâce aux troupes tutsies de l'Est, constituées d'immigrés de longue date et de contingents de l'armée rwandaises, Kabila est aujourd'hui bien placé pour juger de la «non-ingérence dans les affaires intérieures» derrière laquelle s'abrite le régime de Kigali. Hier, à la fois des habitants et des membres d'organisations internationales, joints sur leurs téléphones cellulaires, ont confirmé que «des bataillons de soldats rwandais» sont entrés dans les villes frontières de Goma et de Bukavu dans la nuit de lundi à mardi. «Ils étaient déjà près de 500 lundi soir», a affirmé un expatrié à Goma. En revanche, plus de 3 000 km à l'ouest, dans la capitale Kinshasa, les forces loyales à Kabila ont acculé dans un seul quartier les derniers éléments tutsis qui s'étaient révoltés dimanche après le renvoi au Rwanda de leurs frères d'armes.

Vu de Kinshasa, la «guerre de l'Est» apparaît à nouveau aussi lointaine qu'en octobre 1996, au début du blitzkrieg de Kabila. Et comme au début de la fin de Mobutu, la chasse aux Tutsis est ouverte dans la capitale. Le gouvernement ayant imposé un couvre-feu et appelé la population à «dénicher l'ennemi et les inci