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Libération

Le front anti-Kabila prend de l'ampleur. Des troupes rwandaises soutiennent l'insurrection, qui s'est désigné un chef.

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publié le 6 août 1998 à 8h55

Le front anti-Kabila s'élargit. Hier, alors que les combats

continuaient dans le sud du Kivu, la radio nationale émettant de Goma, dans le nord de cette région frontalière du Rwanda, annonçait que l'opposant Arthur Z'Ahidi Ngoma avait été désigné comme coordonnateur de la rébellion. Hier également, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Kabila, Bizima Karaha, qui avait fui Kinshasa lundi, annonçait son ralliement aux insurgés. Qu'un opposant mis en prison par Kabila et l'un des hommes clés de son gouvernement, par ailleurs proche du pouvoir rwandais, se retrouvent aussi vite dans le même camp indique vraisemblablement que les Banyamulenge, Tutsis congolais d'origine rwandaise, ne sont pas les seuls acteurs de l'insurrection.

Ce qui se passe aujourd'hui au Kivu ressemble en effet à un remake d'octobre 1996, en plus rapide. En quelques jours, les deux principales villes, Goma et Bukavu, ont été prises. Comme en 1996, des témoins indépendants confirmaient, hier encore, que des troupes rwandaises avaient traversé la frontière pour venir en aide aux insurgés, notamment à Bukavu, où les Banyamulenge ont brièvement, mardi, perdu le contrôle de la situation. Et, comme en 1996, les autorités de Kigali nient toute implication dans le conflit congolais. Hier, les combats avaient pratiquement cessé dans la capitale du Sud-Kivu. Certains habitants de Bukavu, qui s'étaient aventurés hors de chez eux, racontaient que les combats ont fait «beaucoup de dégâts», qu'il y a des cadavres dan