Il y a des petits miracles. Hier matin, deux jours après l'attentat à la bombe qui a ravagé l'ambassade américaine de Nairobi et ses environs, un sauveteur israélien a assisté à une scène inespérée. Au vingt-deuxième et dernier étage d'un immeuble dévasté par l'explosion, la femme du gardien vaquait à son ménage, son enfant à ses côtés, en attendant que son mari, lui a-t-elle dit, vienne la chercher. Choquée, comme son petit garçon. Mais vivants. Trou béant. Et puis il y a l'attendu. Au dix-septième étage de ce building qui abritait une banque, les sauveteurs parmi lesquels des Français venus comme les Israéliens aider les Kényans et les Américains ont encore trouvé un corps: le 159e. Juste à côté, sous les décombres d'un immeuble de cinq étages qui n'est plus qu'un trou béant entre la Banque et l'ambassade des Etats-Unis, il y en a d'autres. Quarante-huit heures après la déflagration qui a secoué le centre de la capitale vendredi vers 10 h 30, les chances de retrouver des survivants sous les ruines s'amenuisent. Le bilan ne cesse de s'alourdir: 160 morts au moins, hier soir, dont 11 Américains. A Dar es-Salaam, où une bombe, sans doute placée dans un véhicule comme à Nairobi, a explosé presque simultanément dans l'enceinte de l'ambassade américaine en Tanzanie, le bilan était hier de 10 morts.
Evacuations. Aux morts, il faut ajouter les innombrables blessés de ce qui apparaît aujourd'hui comme l'un des actes terroristes les plus meurtriers de ces dernièr