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Libération

Le sort de kabila se joue à l'ouest du congo. Les «rebelles» progressent vers Kinshasa, où règne la confusion.

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publié le 12 août 1998 à 9h13

Les Congolais négocient leur soutien aux étrangers qui se battent

sur leur sol. Les nouveaux déçus de Kabila, tout comme les anciens dignitaires de Mobutu, défilent à Kigali et à Kampala, les capitales du Rwanda et de l'Ouganda, pour se faire «investir» par les bailleurs de troupes d'une «rébellion», dont seuls les porte-parole sont des fils du pays. Leur choix est cornélien: faut-il pactiser avec les Tutsis pour renverser Kabila, qui s'est révélé un «Mobutu bis» en quinze mois au pouvoir à Kinshasa, ou se faire embrigader dans un front national pour la défense de la patrie, au risque de sauver ce même Kabila et de cimenter sa dictature? Dans l'ex-Zaïre et dans l'exil, les protagonistes attendent l'issue de la «bataille de l'Ouest» pour voler au secours d'une victoire certaine.

Risque d'encerclement. Le sort du régime Kabila se joue à l'ouest. Par une audacieuse opération commando, les troupes rwandaises et leurs alliés banyamulenge, des immigrés tutsis dans l'ex-Zaïre, se sont implantées il y a une semaine à Kitona, une importante base militaire près de Moanda, à 600 km au sud-ouest de Kinshasa. Depuis, ces forces ont progressé d'une centaine de kilomètres en direction de la capitale, jusqu'aux abords de Boma, ville qu'ils prétendaient contrôler, ce que le gouvernement a vigoureusement démenti. Dans les jours à venir, la colonne rebelle montant sur Kinshasa doit réussir à «bousculer» le régime si elle ne veut pas encourir le risque de se faire encercler à plus de 1500km de se