Une déclaration rugueuse délivrée d'un ton bourru, et la Bourse de
Moscou a repris ses esprits. L'intervention de Boris Eltsine affirmant «nettement et fermement», vendredi, qu'«il n'y [aurait] pas de dévaluation du rouble» semble avoir redonné quelque espoir à des courtiers en proie à la panique après l'effondrement général des cours, jeudi.
Un regain de confiance consolidé par le fait qu'à la veille de sa sortie rassurante le président russe avait pris soin de s'assurer du soutien financier des grands pays industrialisés, et tout particulièrement de celui des Etats-Unis, au cours d'une téléconférence d'urgence avec de hauts responsables du G7.
Le rouble a encore perdu un petit poil face au dollar mais les cotations ont montré une certaine vigueur dans les salles d'échange moscovites, vendredi, la reprise effaçant une bonne partie des 24% de pertes enregistrées dans la semaine. Eltsine a, lui, repris son repos estival sur la frontière norvégienne, estimant qu'une interruption de ses vacances «ferait croire à tout le monde que la situation est une catastrophe», alors que «tout est soigneusement réfléchi et que nous avons l'affaire bien en mains».
Le chef de l'Etat ne s'est toutefois guère montré tendre pour son ministre de l'Economie, qui «sait tout du point de vue de la science mais ne comprend rien à la pratique». Iouri Ourinson pourrait être sacrifié sur l'autel des législatives prévues pour l'an prochain. Boris Eltsine a d'ailleurs promis de s'occuper du «problème des cadres