Alors que les taliban volent de victoire en victoire, achevant de
mettre en pièces des adversaires à bout de souffle, le commandant Ahmed Shah Massoud apparaît comme le seul leader de l'opposition déterminé à se battre jusqu'au bout. Les autres chefs sont en fuite: le seigneur de guerre Abdul Rachid Dostom, qui contrôlait le nord de l'Afghanistan, est semble-t-il réfugié en Ouzbékistan. Le président afghan, le peu courageux Burhanuddin Rabbani dont l'autorité est toujours reconnue par l'ONU , est en Iran, pays dont il a pourtant souvent dénoncé les ingérences. Devrait le rejoindre Karim Khalili, qui dirige les forces chiites luttant encore dans le centre du pays. Reste Massoud, le héros de la résistance afghane pendant l'invasion soviétique, et que les «étudiants en théologie» veulent pendre lorsqu'ils l'auront capturé.
Retranché. Selon des informations en provenance d'Afghanistan, le «Lion du Panjshir» faisait fortifier ces derniers jours le col du Salang, seule voie de passage à travers le massif de l'Indou Kouch réunissant le sud et le nord de l'Afghanistan. Contrôlant toujours les deux versants de ce col, il empêche les bataillons ennemis venant de Kaboul de renforcer ceux du nord, les obligeant à un interminable détour par l'ouest. Ses forces tiennent aussi la plaine du Shomali, au nord de Kaboul, et n'ont pas encore été délogées des positions qu'elles occupent à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Toutefois, avec l'écrasement de l'opposition dans le nord, Mas