Moscou de notre correspondante.
Une petite minorité ethnique est en train de disparaître du Kosovo sans crier gare: les Adygués. Redoutant une guerre interminable entre Serbes et Albanais, les Adygués, d'origine caucasienne, fuient la province. Soixante-douze viennent d'être rapatriés en Russie pour retrouver la terre de leurs ancêtres, et une centaine sont attendus prochainement.
On estime à quelques centaines les Adygués au Kosovo. Musulmans, ils sont l'une des multiples ethnies du Caucase du Nord. Arrivés dans la région il y a plus de mille ans, un demi-million ont fui lors des guerres caucasiennes (1817-1864). Aujourd'hui moins de 100 000 vivent dans la minuscule République des Adygués (7 600 km2), membre de la Fédération de Russie. La plus grosse partie de la diaspora entre un demi-million et un million de personnes vit en Turquie. On trouve aussi des communautés au Proche-Orient, en Bulgarie et aux Etats-Unis. La garde personnelle du roi Hussein de Jordanie serait essentiellement composée d'Adygués.
Fort de ses bonnes relations avec Belgrade, Moscou n'a guère eu de difficultés à négocier le départ des Adygués. Début juillet, les deux parties tombent d'accord pour le rapatriement en Russie de 180 personnes. A la charge de Moscou. Belgrade met toutefois une condition: à leur départ, le 1er août, de la capitale yougoslave, les émigrants ne doivent pas rencontrer la presse. «Sans doute Milosevic ne voulait-il pas que le monde sache que les Adygués quittent le Kosovo»,