Menu
Libération

Les ultras irlandais piégés par leur bombe. Pris de panique, ils annoncent une trêve unilatérale.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 août 1998 à 8h01

Dundalk envoyé spécial

Dans la forme, c'est une trêve unilatérale et sans limite de temps qu'observeront dès aujourd'hui les auteurs de la tuerie d'Omagh. Dans les faits, Oglaigh na hEireann (1), groupe catholique le plus radicalement opposé à l'accord de paix, aura capitulé en rase campagne, ultime victime de l'onde de choc émotionnelle causée par sa bombe. Ces dissidents de l'Armée républicaine irlandaise (Ira) auront pourtant tenté de s'accrocher jusqu'à la fin à leur intransigeance. Mardi, dans la soirée, un communiqué authentifié envoyé au quotidien Irish News revendique l'attentat de samedi comme une attaque contre «une cible commerciale, dans le cadre de la guerre avec les Britanniques. Nous offrons nos excuses aux civils».

Ultimatum d'Ahern. La froideur du texte, la justification du crime font l'effet d'une seconde bombe. La colère bouillonne dans toutes les réactions. Bertie Ahern, Premier ministre d'Irlande, lance un ultimatum aux diverses scissions radicales du mouvement républicain, leur donnant 24 heures pour déposer les armes. Plus discrètement, les dirigeants de l'Ira font savoir qu'ils ne toléreront pas de «prélèvements sauvages» sur leurs arsenaux enterrés depuis le cessez-le-feu décrété en juillet 1997. Pourtant classé parmi les fractions «dures», l'Irish Republican Socialist Party (IRSP) admet que «la lutte armée n'a plus de raison d'être en Irlande» et suggère une pause à l'Inla, sa branche militaire.

Plus isolés que jamais, les membres d'Oglaigh na hEirean