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Libération
Reportage

«Nous surveillons le Coca-Cola""». La démonstration de force de l'Alliance a tourné à l'humanitaire.

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publié le 21 août 1998 à 8h06

Tirana envoyé spécial

Juchés sur un tas de gravats les enfants de Krujë assistent aux manoeuvres de l'Otan. Ils n'en reviennent pas: les soldats, arrivés dimanche dans leur petit bourg de montagne, sont en train de restaurer leur école de fond en comble. C'est l'une des principales activités de l'Alliance atlantique en Albanie, où se déroule, du 17 au 22 août, l'exercice Cooperative Assembly 98. «Il ne s'agit pas d'une démonstration de force, reconnaît un officier de l'état-major de l'Otan à Naples. Nous voulons exprimer notre solidarité avec l'Albanie et contribuer à la stabilité de la région.» Pour les menaces contre le président serbe Milosevic, dont les troupes reprennent par la force le contrôle du Kosovo, peuplé majoritairement d'Albanais, il faudra repasser.

Délabrement. En revanche, dès septembre, les élèves de Krujë pourront étudier dans des classes refaites à neuf. Les travaux coûteront 156 000 dollars (936 000 francs) à l'Otan. L'école était dans un état d'abandon caractéristique du pays: fenêtres arrachées, portes déglinguées, toilettes définitivement bouchées. Le cabinet dentaire attenant ne possédait même pas l'eau courante.

Interrogé par l'Otan, qui souhaitait faire oeuvre humanitaire, le gouvernement de Tirana demanda d'abord qu'on lui restaure une caserne, avant de se contenter d'un projet scolaire. Mais pas n'importe où. A Krujë, la ville du héros national Skanderbeg, qui unifia le premier le pays au XIVe siècle. Sous les ruines du château médiéval, les milita