Berlin envoyée spéciale
«Ce serait trop tôt de me demander maintenant ce que je vais faire.» Au milieu d'une conférence de presse censée annoncer son «programme de départ», la petite phrase prononcée hier par Gerhard Schröder peut sembler paradoxale. Le style Schröder, qui a fait son succès jusqu'à présent en Allemagne, c'est pourtant exactement cela: rester aussi vague que possible pour ratisser ce qu'il appelle «le nouveau centre», sans froisser personne, ni à droite, ni à gauche. Présentant hier à Berlin le programme de ses cent premiers jours de gouvernement en cas de victoire aux législatives du 27 septembre, le candidat social-démocrate a énoncé une priorité claire: l'emploi. «Ce sera le thème central. Nous voulons être mesurés à notre capacité de faire reculer nettement le chômage et à surmonter la pénurie de places d'apprentissage.» Pour cela, Schröder a promis qu'une des premières décisions de son gouvernement serait de réunir patronat et syndicats autour d'une table ronde pour jeter les bases d'un nouveau «pacte pour l'emploi».
Le «programme des cent jours» de Schröder comprend une poignée d'annonces symboliques: 100 000 emplois ou places de formation pour les jeunes, relier toutes les écoles à l'Internet d'ici à l'an 2000, «corriger» trois réformes sociales très contestées du gouvernement Kohl, la réduction des indemnités maladie, la baisse du taux des retraites et l'assouplissement des conditions de licenciement. Schröder promet aussi une grande réforme fiscale. M