Kinshasa envoyé spécial
La guerre dans l'ex-Zaïre est devenue régionale, impliquant désormais toute l'Afrique centrale et australe. Face au Rwanda et à l'Ouganda, les parrains de la rébellion contre Laurent-Désiré Kabila, l'Angola et le Zimbabwe sont intervenus pour sauver le régime en péril. Hier, des troupes angolaises ont repris aux rebelles la base de Kitona, à l'embouchure du fleuve Congo. Elles ont ainsi coupé les arrières à la colonne ayant avancé, depuis le sud-ouest, jusqu'aux portes de la capitale. Les rebelles risquent de se voir frustrer de leur entrée victorieuse dans Kinshasa, l'Angola ayant en même temps prépositionné quatre bombardiers Mig-21 sur l'aéroport de la capitale de l'ex-Zaïre. Mais si la bataille de l'Ouest tourne au piège pour les forces soutenues par l'Ouganda et le Rwanda, celles-ci ont conquis hier matin la plus importante ville de l'Est, Kisangani.
Hier soir, malgré le bruit des armes, Nelson Mandela voulait toujours croire à une sortie négociée du conflit. Le président sud-africain a proposé un plan de paix en dix points aux chefs d'Etat réunis à Pretoria, en premier lieu à l'Ougandais Yoweri Museveni et au Rwandais Pasteur Bizimungu. Pour sa part, Kabila a refusé de participer à ce sommet, qui devait être élargi dans la soirée à l'ensemble des pays d'Afrique australe. Le Zimbabwe et l'Angola, les nouveaux frères d'armes de Kabila, ont également boudé l'initiative sud-africaine, ne daignant pas même envoyer une délégation ministérielle. Celle d