Téhéran envoyé spécial
Une danse du ventre endiablée à Téhéran, sans voile islamique de surcroît? Oui, s'il s'agit d'une marionnette azérie. Mais dans ce grand restaurant de la capitale iranienne, les clients frappent des mains et s'excitent comme s'il s'agissait d'un spectacle réel. Les femmes sont certes couvertes de la tête aux pieds, mais laissent paraître une touche de maquillage, des chaussures élégantes et, de plus en plus, d'audacieuses mèches de cheveux. A Téhéran, l'heure n'est plus aux descentes de Bassidj, ces gardiens de la morale islamique, tant redoutés autrefois. A l'entrée du restaurant, un vieillard à la longue barbe blanche et portant un drôle de bonnet de laine en forme de cône, prédit l'avenir à coups de dés. Les belles Iraniennes, entre deux séances de musique, consultent abondamment.
Lutte de clans. Hubert Védrine est lui aussi venu à Téhéran, ce week-end, pour tenter de deviner l'avenir, celui de l'Iran, près de vingt ans après la révolution islamique, dix-huit mois après l'élection d'un président «réformateur», Mohammed Khatami. Son verdict, alors que se déroule une intense lutte de clans au sein du pouvoir: la France est décidée à jouer, prudemment mais sûrement, la carte de ce nouvel Iran encore incertain qui se dessine. Le dilemme actuel, face à Khatami, rappelle celui qui avait entouré l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en URSS: voilà un homme du sérail Khatami est descendant du prophète et a activement participé à la révolution qui tie