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Libération

Une lutte entre voisins pour l'hégémonie régionaleL'Angola et le Zimbabwe soutiennent Kabila contre l'Ouganda et le Rwanda.

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publié le 24 août 1998 à 7h49

Kinshasa envoyé spécial

L'ex-Zaïre n'est plus qu'un champ de bataille. Sur les bords de l'immense bassin du fleuve Congo, ce «coeur des ténèbres» rendu célèbre par Joseph Konrad, les pays voisins rivalisent pour l'hégémonie régionale. Ils viennent de déclencher la «guerre des parrains» en intervenant, parfois dans des alliances surprenantes, aux côtés d'acteurs locaux en mal de moyens. Assiégés dans sa capitale, Laurent-Désiré Kabila est ainsi secouru par le Zimbabwe et l'Angola contre les «pays de l'Est», l'Ouganda et le Rwanda, qui avaient pourtant installé Kabila à Kinshasa il y a seulement quinze mois. De son côté, l'Afrique du Sud essaie de négocier un partage du pouvoir dans l'ex-Zaïre, qui, du fait de l'inféodation des acteurs locaux, équivaudrait à un Yalta en Afrique centrale.

Prééminence militaire. A l'est, rien de nouveau. Le président ougandais, Yoweri Museveni, reste le cerveau politique à qui l'homme fort du Rwanda, le général Kagame, chef de la sécurité militaire ougandaise du temps qu'il vivait en exil à Kampala, prête ses troupes tutsies. Cet attelage avait fait le succès de Kabila. Mais une fois au pouvoir, la marionnette montée en «tombeur de Mobutu» s'est révélée difficile à manipuler. Pour remplacer Kabila, l'Ouganda et le Rwanda ont voulu rejouer, en version abrégée, la marche victorieuse d'une «rébellion». Le scénario vient de faire long feu. Non sans hésitation, l'Angola a décidé qu'un changement de régime dans son arrière-cour ne pouvait s'opérer sans