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Libération

Les étrangers, nerf de la guerre au Congo-Kinshasa. Peu de Congolais combattent au sein des forces en conflit.

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publié le 25 août 1998 à 8h16

Kinshasa, envoyé spécial.

La guerre dans l'ex-Zaïre est l'affaire des troupes étrangères. Peu de fils du pays, peuplé de 45 millions d'habitants et, selon le président Kabila, fort d'une armée de 140 000 soldats, se battent au sens orthodoxe de l'art martial. Du côté gouvernemental comme du côté rebelle, les Congolais ne sont que des porteurs d'armes et d'uniformes, une masse de manoeuvre dont le flux et reflux traduit la fortune changeante d'une guerre, menée par d'autres sur le territoire national. Ce constat, souvent éludé parce que jugé méprisant, ne date pas d'aujourd'hui. Au milieu des années 60, l'ex-Congo belge était le paradis des mercenaires blancs, de William Schramme, d'Antoine de Clerq, de Christian Tavernier et de Bob Denard. A présent, plus ouvertement en service commandé de leurs gouvernements, des chefs de corps expéditionnaires africains décident de l'avenir du géant de l'Afrique centrale.

Trahison. Le plus connu d'entre eux est le «commandant James». Artisan de la marche victorieuse de Kabila sur Kinshasa, il y a dix-huit mois, puis chef d'état-major de l'armée congolaise à titre de récompense, James Kabare, un Tutsi rwandais ayant longtemps vécu en exil en Ouganda, a porté la rébellion dans l'ouest de l'ex-Zaïre, à l'embouchure du fleuve Congo. Renvoyé fin juillet par Kabila, qui voulait s'émanciper de ses «frères d'armes rwandais», il est revenu le 4 août en atterrissant avec 300 soldats tutsis à Kitona, une importante base militaire. «Il y a eu trahison,