Menu
Libération

Quand l'ONU censure «Libération»

Article réservé aux abonnés
publié le 25 août 1998 à 8h16

Libération a reçu la lettre suivante de Richard Dickins,

représentant en Birmanie du programme de l'ONU pour le contrôle international des drogues (Pnucid), à la suite de l'expulsion de ce pays de notre envoyé spécial Romain Franklin (Libération du 18 août): «Je voudrais protester de la manière la plus énergique contre la conduite d'un reporter de votre journal qui a été reçu pour une interview dans ce bureau le 12 août. Ce journaliste ["] a présenté une carte de visite de Libération au nom de Romain Franklin. ["] C'est avec consternation, la semaine suivante, que nous avons lu dans la presse nationale son expulsion pour avoir utilisé de faux documents (1) et avoir recherché illégalement des informations. ["] Nous réagissons négativement lorsqu'un journaliste donne délibérément une fausse identité. Votre journaliste avait clairement d'autres motifs. A la suite de cet incident, je voudrais vous informer qu'à l'avenir ce bureau cessera de fournir des informations à votre journal.»

La réponse de Libération.

La lettre de M. Dickins est choquante, elle accepte sans questions la version des faits de la dictature birmane. Il est reproché à Romain Franklin d'être entré en Birmanie avec un visa de touriste, et non de journaliste, lequel lui aurait été refusé en cette période de tension. Il nous semble de notre devoir de continuer à informer sur la situation en Birmanie, et donc d'y entrer par tous les moyens. La plupart des journaux démocratiques partagent ce point de vue, tout comme le