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Libération

Plainte du Soudan : l'ONU traine les pieds. La commission d'enquête sur l'usine bombardée est repoussée.

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publié le 26 août 1998 à 8h18

New York, de notre correspondant.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a accueilli fraîchement, lundi, la requête du Soudan ­ transmise formellement par Bahreïn, le seul membre arabe du Conseil ­ de créer une commission d'enquête afin d'examiner les décombres de l'usine de produits pharmaceutiques Al-Shifa, à Khartoum, détruite par le raid américain la semaine dernière. Cette demande avait été appuyée dans la journée par la Ligue arabe qui avait dénoncé l'attaque comme un «acte d'agression contre le Soudan». La brève discussion ­ moins d'une dizaine de minutes au Conseil de sécurité ­ n'a été suivie d'aucune décision. Le président du Conseil s'est contenté d'observer que le dossier restait sur la table et ferait l'objet de nouvelles discussions si les Etats membres l'estimaient nécessaire. Les Etats-Unis ont rappelé à cette occasion avoir prévenu les Nations unies des motifs de leur intervention et, à l'exception de Bahreïn, les autres pays membres ­ dont la France ­ ont observé un silence discret. «Je ne vois pas quelle pourrait être le but de cette mission d'enquête. Nous disposons d'informations crédibles qui justifient pleinement ce raid», a déclaré Peter Burleigh, le numéro deux de la délégation américaine à l'ONU à la sortie de la réunion. Les Américains affirment que le complexe pharmaceutique produisait des composants pour la mise au point du gaz neurotoxique VX pour le compte de Oussama ben Laden, le milliardaire saoudien en exil en Afghanistan, accusé par Washin