Martha's Vineyard (Massachusetts), envoyé spécial.
«Bien sûr, Bill Clinton reste Bill Clinton. Il parvient à préserver une façade très courageuse. Mais il est clair qu'il est profondément touché. Si vous examinez ce qu'il y a derrière son regard, vous voyez un homme en état de choc. Un peu comme quelqu'un qui sait qu'il a une maladie très grave, et qui s'efforce de l'oublier"» William Styron est un des plus grands romanciers américains vivants. Il est aussi une des rares personnes à avoir rencontré en privé le Président depuis que ce dernier a fait, il y a presque deux semaines, l'aveu de sa liaison avec Monica Lewinsky. Styron et son épouse, qui vivent depuis trente ans à Edgartown, la principale localité de Martha's Vineyard, y sont les voisins de Bill et Hillary. Chaque été depuis 1993, le couple présidentiel vient passer deux semaines de vacances sur cette île idyllique, connue pour attirer les gens riches et célèbres, de Jackie Kennedy-Onassis à la princesse Diana en passant par les stars d'Hollywood et le gratin du Tout-Washington politico-médiatique.
«Loyalistes du Président». Les Styron se considèrent comme des «loyalistes» du Président. Martha's Vineyard est un bastion démocrate et fait figure, en ce mois d'août, de réduit clintonien à l'heure où l'oeil du cyclone menace d'emporter la présidence. Pour le romancier, «Clinton est plus victime que coupable» dans une tragi-comédie qu'il juge «impensable dans tout autre pays que les Etats-Unis; une conséquence directe de