Un rendez-vous à propos de Diana? D'accord. Il fixe lui-même le
lieu. C'est à deux pas du Ritz, dans un restaurant italien. «J'ai connu cet endroit grâce aux envoyés spéciaux de la BBC. Ils y avaient établi leur QG, juste après l'accident.» Le temps de commander un cocktail, trois messages clignotent sur son téléphone portable. Des journalistes, encore, et à propos de Diana, évidemment. «Je sais que dans dix ans, pour une émission ou une commémoration, on continuera à m'appeler. Elle marquera toute ma vie. Je serai toujours le premier-médecin-auprès-de-Diana-après-l'accident, dit le Dr Frédéric Maillez. D'une certaine façon, cette expérience me fait vivre, pour un millionième, ce que connaissent des gens comme elle: la célébrité.» Regard droit, d'une franchise désarmante, il poursuit: «Je ne vous cache pas qu'il y a aussi un certain plaisir.»
Le 31 août 1997, Frédéric Maillez, qui travaille à SOS Médecins et au Samu de Garches (Yvelines), tombe sur un accident sous le pont de l'Alma, en rentrant d'un dîner. Il s'arrête. «J'ai fait les gestes qu'il faut. La routine. J'entendais dire autour de moi qu'il s'agissait d'une famille royale arabe, ou que les victimes parlaient l'anglais, mais j'avais l'esprit occupé par le cas médical. Ce n'est que le lendemain, par la radio, que j'ai compris. Boum. C'était elle.»
«Je vous ai vu à la télé.» Le soir même, après une conversation dans un bar, un ami d'ami, journaliste à France 2, lui demande de témoigner. «Au début, je n'étais pas chaud,