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Libération
Interview

DIANA, UN AN APRÈS. Le point de vue décapant de Mark Leonard sur l'avenir de la Couronne : «La monarchie doit faire sa mue».

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publié le 29 août 1998 à 8h32

Chercheur à Demos, un think-tank réputé proche du New Labour,

novateur et connu pour ses idées radicales, Mark Leonard est l'auteur d'une étude sur l'avenir de la monarchie qui sera publiée début septembre. Interview.

La monarchie a-t-elle changé depuis la mort de Diana?

Elle a évolué, mais de manière superficielle, chaotique, au coup par coup. Sans stratégie ni vision d'ensemble. La mort de Diana avait cristallisé toutes les critiques sur la monarchie. Les Britanniques ont dit vouloir une monarchie plus moderne, plus resserrée, moins chère, et je pense qu'il y a une réelle volonté de changement à Buckingham Palace, ces changements vont dans la bonne direction, mais ils ne sont pas assez radicaux.

Qu'est-ce que la monarchie a appris de la mort de Diana?

La reine elle-même avait dit qu'il fallait tirer les leçons de la mort et de la vie de Diana. Diana dans sa vie a montré deux visages, elle avait un côté star, elle était belle, elle était photographiée et elle se mêlait aux musiciens, aux acteurs, aux créateurs de mode. Elle avait aussi un autre visage, un rôle symbolique, très novateur et intéressant. Elle savait incarner les espoirs et les peurs des Britanniques sur quelques causes comme le sida, les sans-logis, la violence domestique, les mines antipersonnel. La dernière chose dont elle avait besoin, c'était finalement un titre de noblesse. La monarchie depuis un an a essayé de développer le côté célébrité, avec Charles posant avec les Spice Girls, avec le palais recrutant un