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Libération

Premières exécutions en Palestine. Pour l'exemple, Arafat a refusé la grâce de deux militaires, fusillés hier.

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publié le 31 août 1998 à 8h37

Jérusalem

de notre correspondant C'est la première exécution publique depuis le début de l'autonomie palestinienne. Hier après-midi, au siège de la police à Gaza, dix officiers ont passé par les armes deux des leurs devant une foule de curieux. Mohamed et Khaled Kamal Abou Sultan avaient été condamnés à mort jeudi par un tribunal de sûreté de l'Etat. Peu de temps auparavant, la radio nationale venait d'annoncer que Yasser Arafat, dérogeant à ses habitudes, avait refusé la grâce aux deux hommes.

Dans cette bande de Gaza régulièrement en proie à la vendetta, une vieille inimitié opposait les Abou Sultan aux Khalidi. Jeudi dernier à l'aube, les frères Mohamed, Khaled et Farès, tous trois membres des renseignements militaires, ont sorti leur pistolet de service et tiré sur la famille adverse. Deux fils Khalidi ­ Mohamed, professeur à l'université libre al-Qods, et Majdi, inspecteur des renseignements généraux ­ ont été tués sur le coup.

Quatre des cinq protagonistes appartenant à des services différents et fréquemment rivaux, ce double meurtre risquait de dégénérer en guerre des polices. Samedi, un tribunal d'exception a, comme à l'accoutumée, jugé et condamné en quelques heures les trois frères Abou Sultan. Mais Yasser Arafat qui avait, fort de ses prérogatives présidentielles, commué les vingt sentences capitales précédentes en peines de prison à vie, n'a épargné que Farès. Plusieurs membres de la famille Khalidi et un cheikh religieux ont assisté l'exécution.

Le président de l'Au