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Libération

Je suis timide mais je me soigne. Une association néerlandaise aide les grands timides à se resocialiser.

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publié le 1er septembre 1998 à 10h57

Amsterdam, de notre correspondante.

Faire ses courses; demander son chemin; arriver dans une assemblée; faire la queue au cinéma; se présenter à une personne du sexe opposé: ces gestes qui, pour la plupart des gens, se font de façon naturelle constituent des épreuves insurmontables pour les timides. Certains s'enferment chez eux et n'osent même plus se rendre au supermarché. Et si Jacques Brel s'est moqué des timides, aux Pays-Bas on prend leur handicap très au sérieux. Dans ce pays, même ceux qui, par définition, évitent de rencontrer qui que ce soit ont leur club: la VVM, l'Association des personnes timides, encadre ceux qui préféreraient qu'on les oublie. De 80 membres en 1988, la VVM est passée aujourd'hui à 800 et tourne avec une cinquantaine de bénévoles dans tout le pays. Pour 40 florins (120 F) d'inscription et autant de matériel, elle s'engage à les aider, selon la conviction qu'«on peut lutter contre la timidité». Mais les timides étant ce qu'ils sont, le courrier est envoyé dans des enveloppes sans logo et l'anonymat respecté. Deux fois par mois, les timides se retrouvent dans un des quinze petits groupes de six à douze personnes où ils doivent comprendre et réapprendre leur façon de se comporter. Il s'agit, d'une part, de penser de façon positive sur soi-même et, d'autre part, de relativiser le regard des autres. Mais la nouvelle attitude requise passe avant tout par des exercices. Parmi ceux-ci, se regarder dans les yeux pendant vingt secondes par exemple, un des